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| - Cummings ist der Dichter...
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| - Editeur : Universal Editions. (fr)
- C'est en 1952, alors que Pierre Boulez effectuait un séjour à New York, que son attention fut attirée par John Cage sur l'oeuvre du poète américain E.E. Cummings. La plastique de la mise en page, le rôle du signe typographique et de la ponctuation, la découpe verbale, tout ce qui participe de la respiration du poème, devaient exercer une impression durable sur l'imagination du musicien. Il travaillait alors à une pièce pour choeur a cappella, "Oubli, signal lapidé", sur des poèmes d'Armand Gatti ; c'est pour cette oeuvre (aujourd'hui retirée du catalogue) qu'il eut l'idée d'une technique de composition dont l'importance n'a fait que grandir depuis : en prenant pour point de départ la transposition de séries de blocs harmoniques, il pouvait obtenir des complexes sonores dont les sons seraient fonction même de l'oeuvre. A mi-chemin entre l'artisanat du piano préparé de Cage et la technologie des sons électroniques de Stockhausen, ces blocs se prêtent à un maniement assez souple pour figurer soit sous forme d'accords, soit en arpèges composés, déliés mélodiquement. Près de vingt ans plus tard, pour la composition de "Cummings ist der Dichter" (1970), c'est cette même matière que Boulez va réutiliser pour mettre en musique un poème èvocateur du lien animiste qui se noue entre le chant des oiseaux et la plénitude de l'espace. Dès les premières mesures, nous sentons bien que les mélismes harmoniques du choeur, enveloppés par les timbres instrumentaux, forment le déploiement d'une sonorité unique. En outre, pour transposer musicalement l'aspect visuel du poème, Boulez use de l'éventail des techniques vocales allant du chant à la déclamation pure, mettant l'accent, ici sur les voyelles, là sur les consonnes ; en d'autres termes, en jouant sur l'opposition et la transition du son au bruit. La révision de l'ouvrage (1986) ne s'explique pas uniquement par des impératifs pratiques : si certains remaniements dénotent une expérience accrue de la direction d'orchestre (rééquilibre des distributions vocales, coordination rythmique soumise à un contrôle unique), l'essentiel vise à l'amplification des sonorités d'origine (ce terme devant être pris au sens large, incluant les retours du texte sur lui-même). A la netteté abrupte des contours de la version initiale, s'est substitué un art subtil de la fluidité sonore, nimbant les sonorités premiéres dans un halo de figures dérivées. (fr)
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| - Editeur : Universal Editions. (fr)
- C'est en 1952, alors que Pierre Boulez effectuait un séjour à New York, que son attention fut attirée par John Cage sur l'oeuvre du poète américain E.E. Cummings. La plastique de la mise en page, le rôle du signe typographique et de la ponctuation, la découpe verbale, tout ce qui participe de la respiration du poème, devaient exercer une impression durable sur l'imagination du musicien. Il travaillait alors à une pièce pour choeur a cappella, "Oubli, signal lapidé", sur des poèmes d'Armand Gatti ; c'est pour cette oeuvre (aujourd'hui retirée du catalogue) qu'il eut l'idée d'une technique de composition dont l'importance n'a fait que grandir depuis : en prenant pour point de départ la transposition de séries de blocs harmoniques, il pouvait obtenir des complexes sonores dont les sons seraient fonction même de l'oeuvre. A mi-chemin entre l'artisanat du piano préparé de Cage et la technologie des sons électroniques de Stockhausen, ces blocs se prêtent à un maniement assez souple pour figurer soit sous forme d'accords, soit en arpèges composés, déliés mélodiquement. Près de vingt ans plus tard, pour la composition de "Cummings ist der Dichter" (1970), c'est cette même matière que Boulez va réutiliser pour mettre en musique un poème èvocateur du lien animiste qui se noue entre le chant des oiseaux et la plénitude de l'espace. Dès les premières mesures, nous sentons bien que les mélismes harmoniques du choeur, enveloppés par les timbres instrumentaux, forment le déploiement d'une sonorité unique. En outre, pour transposer musicalement l'aspect visuel du poème, Boulez use de l'éventail des techniques vocales allant du chant à la déclamation pure, mettant l'accent, ici sur les voyelles, là sur les consonnes ; en d'autres termes, en jouant sur l'opposition et la transition du son au bruit. La révision de l'ouvrage (1986) ne s'explique pas uniquement par des impératifs pratiques : si certains remaniements dénotent une expérience accrue de la direction d'orchestre (rééquilibre des distributions vocales, coordination rythmique soumise à un contrôle unique), l'essentiel vise à l'amplification des sonorités d'origine (ce terme devant être pris au sens large, incluant les retours du texte sur lui-même). A la netteté abrupte des contours de la version initiale, s'est substitué un art subtil de la fluidité sonore, nimbant les sonorités premiéres dans un halo de figures dérivées. (fr)
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