Attributes | Values |
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type
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label
| - Passion - Opéra de Pascal Dusapin
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comment
| - Un opéra de Pascal Dusapin, c’est un événement. Non seulement parce qu’il est sans doute le compositeur français le plus écouté et le plus attendu de sa génération. Mais aussi parce que chacun de ses opéras diffère du précédent, explore d’autres voies, sans jamais s’installer dans les règles d’un genre. Un genre qui, visiblement, reste pour lui chaque fois à réinventer.
Aujourd’hui, avec Passion (et avec passion), Pascal Dusapin relit à sa manière Monteverdi, pour lequel il avoue un « amour immodéré ». Ce nouvel ouvrage lyrique, donné en création mondiale au festival d’Aix-en-Provence, c’est un peu une « étude » sur les affects, au sens de la rhétorique baroque : le compositeur a annoté, compulsé, compilé les types passionnels des quatre opéras de Monteverdi (L’Orfeo, L’Incoronazione di Poppea, Il Ritorno d’Ulisse in patria, ainsi que le Combattimento di Tancredi e Clorinda), il en a fait un catalogue d’expressions du désir, du ravissement, de la plainte ou de l’effroi.
Mais, après cette phase analytique où chaque affect était pourvu d’un titre et d’un numéro d’ordre, il n’en est resté que l’épure, à partir de laquelle construire la géométrie d’une trame dont les personnages sont « Il » et « Elle », c’est-à- dire nous tous, qui incarnons tous les types tour à tour. « Il y a Elle et Lui », écrit Pascal Dusapin : « Au début, le jour s’en va. Elle, vient à Lui. Lui, invoque le soleil. Et puis Lui la voit, et Elle aussi. Lui va la chercher. Elle est loin. Sans doute encore plus loin, là d’où l’on ne peut revenir parce qu’il n’y a plus de soleil… Cela rappelle un peu l’histoire d’Orphée et d’Eurydice, mais ce n’est plus l’histoire d’Orphée et d’Eurydice… C’est la nôtre. »
Étrange Orphée, donc, qui s’inscrit dans la longue série des versions de la fable, depuis Virgile jusqu’à Cocteau et au-delà. « Un Orphée à l’envers », dit le compositeur : car Eurydice – Elle – ne veut pas remonter des Enfers.
Passion est peut-être tout simplement un Orphée contemporain : un Orphée dont on sonde les mouvements de l’âme, dont on écrit et décrit la physiognomonie. Tout en les reliant, Lui comme Elle, à des capteurs électroniques qui, discrètement, diffusent « l’électricité de leurs passions ». Qu’ils dorment ou qu’ils soient fulminés, quelque chose émane de leur corps - de leur voix, de leur souffle - que la musique capte et nous donne à entendre… (fr)
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| - Livret de Pascal Dusapin (avec la collaboration de Rita de Letteriis)
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| - Un opéra de Pascal Dusapin, c’est un événement. Non seulement parce qu’il est sans doute le compositeur français le plus écouté et le plus attendu de sa génération. Mais aussi parce que chacun de ses opéras diffère du précédent, explore d’autres voies, sans jamais s’installer dans les règles d’un genre. Un genre qui, visiblement, reste pour lui chaque fois à réinventer.
Aujourd’hui, avec Passion (et avec passion), Pascal Dusapin relit à sa manière Monteverdi, pour lequel il avoue un « amour immodéré ». Ce nouvel ouvrage lyrique, donné en création mondiale au festival d’Aix-en-Provence, c’est un peu une « étude » sur les affects, au sens de la rhétorique baroque : le compositeur a annoté, compulsé, compilé les types passionnels des quatre opéras de Monteverdi (L’Orfeo, L’Incoronazione di Poppea, Il Ritorno d’Ulisse in patria, ainsi que le Combattimento di Tancredi e Clorinda), il en a fait un catalogue d’expressions du désir, du ravissement, de la plainte ou de l’effroi.
Mais, après cette phase analytique où chaque affect était pourvu d’un titre et d’un numéro d’ordre, il n’en est resté que l’épure, à partir de laquelle construire la géométrie d’une trame dont les personnages sont « Il » et « Elle », c’est-à- dire nous tous, qui incarnons tous les types tour à tour. « Il y a Elle et Lui », écrit Pascal Dusapin : « Au début, le jour s’en va. Elle, vient à Lui. Lui, invoque le soleil. Et puis Lui la voit, et Elle aussi. Lui va la chercher. Elle est loin. Sans doute encore plus loin, là d’où l’on ne peut revenir parce qu’il n’y a plus de soleil… Cela rappelle un peu l’histoire d’Orphée et d’Eurydice, mais ce n’est plus l’histoire d’Orphée et d’Eurydice… C’est la nôtre. »
Étrange Orphée, donc, qui s’inscrit dans la longue série des versions de la fable, depuis Virgile jusqu’à Cocteau et au-delà. « Un Orphée à l’envers », dit le compositeur : car Eurydice – Elle – ne veut pas remonter des Enfers.
Passion est peut-être tout simplement un Orphée contemporain : un Orphée dont on sonde les mouvements de l’âme, dont on écrit et décrit la physiognomonie. Tout en les reliant, Lui comme Elle, à des capteurs électroniques qui, discrètement, diffusent « l’électricité de leurs passions ». Qu’ils dorment ou qu’ils soient fulminés, quelque chose émane de leur corps - de leur voix, de leur souffle - que la musique capte et nous donne à entendre… (fr)
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