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| - King Arthur n’est pas un opéra. C’est plutôt… une sorte de star war baroquissime, une pièce proche de l’heroic fantasy peuplée de sorciers, divinités, sirènes, gnomes, génies, satyres, avec de vrais morceaux d’opéra dedans. Durant la seconde moitié du XVIIe siècle, l’Angleterre vit encore dans la nostalgie de Shakespeare : elle en reprend les ouvrages en les truffant d’intermèdes musicaux (comme ceux, greffés sur Le Songe d’une nuit d’été, qui deviendront The Fairy Queen de Purcell), ou encourage des dramaturges dotés de la même imagination onirique, tel John Dryden, auteur de King Arthur (1691). Les cinq actes contant la geste mythique du « valeureux Breton » sont chacun ornés de saynètes musicales, réservées aux personnages secondaires ou « non humains », dont le duel des esprits ennemis, Philidel et Grimbald (Acte II), la « scène du Froid », popularisée par Klaus Nomi (Acte III), et l’ineffable apparition de Vénus (« Fairest Isle », Acte V) sont les plus célèbres. Fortement inspirée de la musique écrite pour la cour de Louis XIV (où Charles II et Jacques II s’exilèrent), cette partition ne pouvait trouver meilleur défenseur que l’excellent ramiste Christophe Rousset, qui y confronte hautes-contres à la française et contre-ténors, réservant une place de choix à Judith Van Wanroij, soprano hollandaise issue du « Jardin des voix », déjà applaudie à Paris en 2008 dans le Didon et Énée du même Purcell, dirigé par William Christie à l’Opéra-comique. (fr)
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| - King Arthur n’est pas un opéra. C’est plutôt… une sorte de star war baroquissime, une pièce proche de l’heroic fantasy peuplée de sorciers, divinités, sirènes, gnomes, génies, satyres, avec de vrais morceaux d’opéra dedans. Durant la seconde moitié du XVIIe siècle, l’Angleterre vit encore dans la nostalgie de Shakespeare : elle en reprend les ouvrages en les truffant d’intermèdes musicaux (comme ceux, greffés sur Le Songe d’une nuit d’été, qui deviendront The Fairy Queen de Purcell), ou encourage des dramaturges dotés de la même imagination onirique, tel John Dryden, auteur de King Arthur (1691). Les cinq actes contant la geste mythique du « valeureux Breton » sont chacun ornés de saynètes musicales, réservées aux personnages secondaires ou « non humains », dont le duel des esprits ennemis, Philidel et Grimbald (Acte II), la « scène du Froid », popularisée par Klaus Nomi (Acte III), et l’ineffable apparition de Vénus (« Fairest Isle », Acte V) sont les plus célèbres. Fortement inspirée de la musique écrite pour la cour de Louis XIV (où Charles II et Jacques II s’exilèrent), cette partition ne pouvait trouver meilleur défenseur que l’excellent ramiste Christophe Rousset, qui y confronte hautes-contres à la française et contre-ténors, réservant une place de choix à Judith Van Wanroij, soprano hollandaise issue du « Jardin des voix », déjà applaudie à Paris en 2008 dans le Didon et Énée du même Purcell, dirigé par William Christie à l’Opéra-comique. (fr)
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