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| - Jean Cras (1879-1932) était un fervent catholique: difficile de l'imaginer autrement pour un homme de cette origine et de ce milieu. Pratiquant, il l'était, tout comme l'était sa famille, puis comme le furent sa femme et enfin ses enfants, dans la stricte obédience romaine. La volumineuse correspondance entretenue avec ses parents et surtout avec son épouse – ayons en mémoire que c'était, pour cet officier de la Marine, l'unique moyen de correspondre avec des êtres chers, mais éloignés pour de longues semaines – nous renseigne avec précision sur la manière dont il vivait profondément sa foi chrétienne, et notamment sur l'importance qu'il accordait aux sacrements de l'Église. Il ne faut donc pas s'étonner si cette foi trouve sa traduction dans le catalogue de ses œuvres; mais de façon bien limitée, peut-être simplement parce que la majorité de ses ouvrages relevait – pour lui, et jusqu'à son opéra Polyphème – de l'intervention du divin, sans qu'il lui fût nécessaire de verser dans le «religieux». Il nous laisse une Messe à quatre voix a capella – et faisant suite à une autre messe de prime jeunesse –, quelques cantiques et pièces pour orgue, et les trois petits motets du présent cahier. Il est vrai qu'ils sont de la même veine, bien qu'espacés dans le temps, et trouvent leur point de départ dans l'habitude naturelle pour Cras d'écrire pour l'une de ses sœurs aînées, Gabrielle, soprano émérite qui créa nombre de ses mélodies. Si rien n'éclaire l'origine du Panis angelicus, écrit à l'âge de vingt ans, avant sa rencontre décisive avec Duparc – sinon que la page est dédiée à Gabrielle –, la correspondance nous en apprend un peu plus sur les deux autres motets. En juin 1905, il écrit à son épouse: «J'ai mis à moitié sur pied un Ave Maria avec partie concertante de violon qui pourrait être très bien si je le termine comme je veux.» [source: $2éditeur]
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