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Alexandre Nevski - Film de Sergueï Eisenstein
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Alexandre Nevski (1220-1263), prince de Novgorod puis de Vladimir, est à la fois un saint de l’Église orthodoxe et un héros national russe, célébré pour ses exploits militaires. C’est l’une de ses victoires que conte le film de Sergueï Eisenstein, accompagné par la musique de Prokofiev. C’est le tsar Pierre le Grand qui fit transférer les reliques d’Alexandre Nevski à Saint-Pétersbourg en 1724, avant qu’elles ne se retrouvent en 2007 dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou. Mais la gloire d’Alexandre Nevski tient au moins autant à ses prouesses guerrières qu’à sa sanctification : après avoir triomphé des Suédois en juillet 1240 sur les bords de la Neva (d’où son surnom de Nevski), il infligea aussi une défaite aux chevaliers teutoniques sur les glaces du lac Peïpous en avril 1242. De ce dernier épisode, Eisenstein a tiré la matière de son film épique de 1938. Il s’agissait d’une commande des autorités staliniennes, dans le cadre de la propagande contre le nazisme. Et c’était aussi, pour le cinéaste, l’occasion de se racheter aux yeux du pouvoir après plusieurs années passées à l’étranger. Si la signature du pacte germano-soviétique, en 1939, a provisoirement suspendu l’exploitation du film, le déclenchement de l’opération Barbarossa, en juin 1941, en a relancé avec force l’actualité et la portée patriotique. La scène de la bataille sur le lac reste la plus marquante, d’une grande beauté formelle, avec ses mouvements de foule ponctués de plans rapprochés. La musique de Prokofiev dépeint le gel par des frémissements scandés d’accents soudains qui confèrent une qualité presque graphique à la partition. Mais, comme dans d’autres sections de cette vaste cantate ce sont aussi les thèmes caractéristiques des deux fronts antagonistes qui se mêlent, surgissent, disparaissent : le choral des Croisés germaniques, d’abord énoncé lentement au trombone, prend bientôt une allure frénétiquement destructrice, tandis que des motifs russes, cadencés comme une marche patriotique, s’y superposent en un imposant contrepoint, avant de culminer au violon au moment où la glace s’effondre sous le poids des chevaliers.
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Alexandre Nevski (1220-1263), prince de Novgorod puis de Vladimir, est à la fois un saint de l’Église orthodoxe et un héros national russe, célébré pour ses exploits militaires. C’est l’une de ses victoires que conte le film de Sergueï Eisenstein, accompagné par la musique de Prokofiev. C’est le tsar Pierre le Grand qui fit transférer les reliques d’Alexandre Nevski à Saint-Pétersbourg en 1724, avant qu’elles ne se retrouvent en 2007 dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou. Mais la gloire d’Alexandre Nevski tient au moins autant à ses prouesses guerrières qu’à sa sanctification : après avoir triomphé des Suédois en juillet 1240 sur les bords de la Neva (d’où son surnom de Nevski), il infligea aussi une défaite aux chevaliers teutoniques sur les glaces du lac Peïpous en avril 1242. De ce dernier épisode, Eisenstein a tiré la matière de son film épique de 1938. Il s’agissait d’une commande des autorités staliniennes, dans le cadre de la propagande contre le nazisme. Et c’était aussi, pour le cinéaste, l’occasion de se racheter aux yeux du pouvoir après plusieurs années passées à l’étranger. Si la signature du pacte germano-soviétique, en 1939, a provisoirement suspendu l’exploitation du film, le déclenchement de l’opération Barbarossa, en juin 1941, en a relancé avec force l’actualité et la portée patriotique. La scène de la bataille sur le lac reste la plus marquante, d’une grande beauté formelle, avec ses mouvements de foule ponctués de plans rapprochés. La musique de Prokofiev dépeint le gel par des frémissements scandés d’accents soudains qui confèrent une qualité presque graphique à la partition. Mais, comme dans d’autres sections de cette vaste cantate ce sont aussi les thèmes caractéristiques des deux fronts antagonistes qui se mêlent, surgissent, disparaissent : le choral des Croisés germaniques, d’abord énoncé lentement au trombone, prend bientôt une allure frénétiquement destructrice, tandis que des motifs russes, cadencés comme une marche patriotique, s’y superposent en un imposant contrepoint, avant de culminer au violon au moment où la glace s’effondre sous le poids des chevaliers.
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